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SACRÉ PROUTTO
D’après la nouvelle de Roland TOPOR
Le sacré livre de Proutto

Pour deux mains et un pied
Spectacle pour adultes et adolescents avertis
Durée du spectacle 35 minutes

Mise en scène, décor et jeu : Elzbieta JEZNACH

Création : Théâtre Rutebeuf Clichy Novembre 2002
Coproduction : Miettes de Spectacles et Laboratoire Clastic
Création en version polonaise à Katowice en 2007
1° prix de la marionnette de l’UNIMA au festival de Varsovie en 2009

L’histoire
L’histoire, vous la connaissez déjà : il était une fois un seigneur sur son île avec des fidèles et une belle princesse bien sûr. Rien de nouveau sauf que c’est Roland Topor qui raconte et que rien ne se finit comme il faut. Gisou l’imposteur cruel assoiffé de pouvoir, l’impayable Proutto son fidèle qui se croît heureux de servir un Dieu Vivant et Aba la nymphomane tyrannique. Cette fine équipe s’entraîne sans espoir et sans avenir à développer l’art vénéré de la manipulation réciproque. Des mains nanties de têtes grotesques font courir les doigts-jambes sur une petite table. D’une main d’abord, puis des deux, la comédienne nous fait entrer dans cette histoire de la perversité du pouvoir avec toute la fantaisie irrespectueuse de Roland Topor.

 

Parti pris de mise en scène
Qui sont Gisou, Proutto et Aba ? Sont-ils vraiment trois êtres distincts isolés sur une île déserte ou des parties inavouables de moi-même qui émergent grotesquement quand je m’y attends le moins ?
Placez en arrière plan imaginaire quelques unes des mains, des bras, des jambes, des sexes, dessinés par Roland Topor, qui boivent, mangent, défèquent, font l’amour, se tuent et meurent sans que votre tête puisse les diriger. Bizarre tout cet univers qui me tombe dessus au même moment et résonne jusqu’à révéler une évidence : cette histoire me concerne, elle est écrite pour la marionnette. Topor continue d’envoyer de loin ses messages comme pour m’obliger à rechercher la bonne distance avec les autres. Et la marionnette, finalement, elle aussi cherche sans cesse à défendre son exigence d’autonomie, sans jamais pouvoir rompre ni renier tout à fait sa relation privilégiée avec le marionnettiste.
Alors reviennent les mots qu’il m’avait adressés :
« A toi de jouer petite marionnette sans fil ! »
Elzbieta Jeznach

Extraits
Proutto : Excuses moi, Gisou…
Gisou : Quelle bêtise as-tu encore commise, hypocrite Proutto ? Non, non ne dis rien ! Je sais, tu implorais un autre Dieu Vivant ? Mort, peut-être ?
Proutto : Non, je t’assure Gisou… Je faisais mes besoins.
Gisou : Tes besoins ?... Tu prétend éprouver des besoins alors que tu n’as que des devoirs.
Proutto : Pardon, Gisou… Je faisais caca.

 

Roland Topor
Le sacré livre de Proutto
Ed. Syros Alternatives
> Fiche technique